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authorSébastien Dailly <sebastien@chimrod.com>2014-05-09 14:30:46 +0200
committerSébastien Dailly <sebastien@chimrod.com>2014-05-12 21:19:34 +0200
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deleted file mode 100755
index eaabb59..0000000
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+++ /dev/null
@@ -1,103 +0,0 @@
-.. -*- mode: rst -*-
-.. -*- coding: utf-8 -*-
-
-Hadopi veut sauver l'inculture
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-:date: 2011-06-09
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-Culture populaire contre culture financière
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-On oppose souvent la culture populaire à la culture légitime. La culture
-populaire représente la culture de rue, alors que la culture légitime est une
-culture institutionnalisée, celle que l'on retrouve dans les musées et les
-écoles.
-
-La culture populaire, elle, fait peur. Ce n'est pas un fait nouveau elle a
-toujours fait peur : c'est celle que l'on ne contrôle pas, celle qui pointe du
-doigt les travers de la société, dans les bars hier, dans les cages d'escalier
-aujourd'hui, et sur internet demain.
-
-Hadopi ne cherche pas à opposer ces deux visions. La question n'est pas
-d'interdire les rassemblements sur internet comme on interdit les raves
-sauvages dans les champs en friche. La question est de contrôler la
-commercialisation de la culture; d'empêcher non pas qu'elle sorte du cadre
-institutionnalisé, mais du cadre financier. Il ne s'agit pas de protéger les
-auteurs en tant que créateurs d'art, il s'agit de protéger les auteurs en tant
-que producteurs de richesses.
-
-Les débats qui parlent actuellement de la culture ne sont plus des débats sur
-le contenu de ce qui fait la culture, mais des débats qui parlent de la culture
-en termes de revenus. Hadopi n'a pas pour vocation de protéger le hip-hop, la
-peinture, le slam, le théâtre.
-
-On parle de piratage des œuvres culturelles, mais arrêtons-nous un instant :
-
-En quoi le fait de diffuser une œuvre (musicale, cinématographique…) nuit-elle
-à la culture ? Peut-on contrefaire (puisqu'il s'agit bien du délit
-reproché aux pirates) de la culture ? Ça n'est pas la culture que l'on cherche
-à protéger, mais sa valeur marchande !
-
-Le regain d'intérêt contre hadopi, à l'heure où celui-ci devient un outil de
-marchandising (qui dépense 3 millions d'euros en campagne publicitaire) nous
-montre bien que l'on ne veut pas de ce modèle que l'on nous propose, et la
-solution est déjà dans le message : pour ne pas voir la culture devenir
-uniquement un bien commercial, il suffit de refuser hadopi !!
-
-Le réveil d'une autre forme de culture
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-Mais cette opposition nous fait oublier que la culture n'est pas uniquement
-artistique : bien que déconstruction pour faire de la culture de l'inculture_
-soit en chantier depuis longtemps maintenant, il ne faut pas oublier que la
-culture est avant tout politique !
-
-Les `parodies des spots publicitaires`_ sont autant des messages politiques
-qu'artistique, tout comme l'étaient ceux du `logo hadopi`_. Mais la
-contestation qui est soulevée est avant tout une question de vivre ensemble :
-internet a ce pouvoir de laisser les individus s'exprimer hors du cadre qui est
-imposé, légitimement ou non. Et le comportement des internautes vis-à-vis du
-téléchargement oblige à se questionner : ce mouvement populaire peut-il être
-contrôlé par la répression ?
-
-Parmi les solutions proposées pour faire vivre les artistes, on retrouve la
-licence globale. Là encore arrêtons-nous un instant :
-
- * il s'agit d'une solution collective (l'ensemble de la population
- participe aux frais, comme pour l'entretien des musées nationaux)
- * il ne s'agit pas d'une solution marchande (la licence globale entraine
- une prolifération des œuvres, et non pas une centralisation comme c'est
- le cas aujourd'hui)
-
-Hors, ce sont justement ces deux points qui sont contestés par les partisans
-d'hadopi : la culture ne doit pas être partagée, elle doit rester entre les
-mains de ceux qui en vivent, pas de ceux qui la vivent !
-
-Sauvons l'inculture_, votons hadopi
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-Hadopi, en voulant protéger la Culture (celle avec un grand Cul), a réveillé
-les rancœurs et la colère des internautes. Pourquoi ? Tout simplement parce
-que cette culture que l'on nous présente à travers ce que l'on cherche à
-protéger n'a plus grand chose à voir avec la culture 'vécue', celle que l'on
-prend plaisir à découvrir et partager.
-
-Si j'écris aujourd'hui, c'est parce que je ne prends conscience que maintenant
-que le terme de culture a été dévoyée. Il n'y a pas de culture dans les MP3 ou
-les AVI qui s'échangent sur le P2P. Il n'y a que du loisir. L'industrie
-culturelle que l'on nous présente dans les médias n'existe pas (plus); elle a
-été supplantée par l'industrie du divertissement, qui s'exporte très bien, mais
-qui n'a plus rien à voir avec une volonté de diffusion de la culture. Au
-contraire ! Et je ne souhaite pas que cet élan culturel soit également dévoyé
-ici, sur internet.
-
-Et pour protéger cette culture, il faut de l'échange, il faut des opinions, des
-idées. Que l'on soit d'accord ou non, le débat doit être ouvert : il faut
-ramener du politique dans la culture.
-
-Merci de m'avoir lu.
-
-.. _parodies des spots publicitaires : http://www.journaldugeek.com/2011/06/09/les-internautes-detournent-la-campagne-de-pub-hadopi/
-.. _logo hadopi : http://fr.readwriteweb.com/2010/01/09/nouveautes/concours-remix-logo-hadopi/
-.. _inculture : http://tvbruits.org/spip.php?article981